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Mind Game

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les avis de Cinemasie

7 critiques: 4.36/5

vos avis

18 critiques: 4.07/5



Xavier Chanoine 3.5 Explose les limites de l'animation
drélium 5 La méta tarte. Let's go for a ride !
Sonatine 4 10 000 idées à la seconde.
Ordell Robbie 4.5 Révélation éclatante, expérience sensorielle unique faisant déjà date
Astec 4.5 Open Mind
Arno Ching-wan 4.5 Anti-dépresseur inside
Tenebres83 4.5
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Explose les limites de l'animation

Avis Express
Mind Game
est une sacré expérience parfois tellement épuisante qu'elle en est désagréable. Il se passe trop de choses trop vite, le réalisateur joue avec la narration pour piéger le spectateur et titiller ses sens dans un tourbillon -sensique- d'évènements en tout genre allant d'une rencontre qui tourne mal avec un yakuza fan de football et au piège d'un énorme monstre marin capturant Nishi et deux de ses copines à la manière de Mobidic pour une rencontre inoubliable avec un petit vieux Robinson Crusoé. Divisé en plusieurs actes (introduction sous forme d'images quasi subliminales, mélo entre Nishi et Myon, embrouille yakuza, course-poursuite, séjour sous-marin et conclusion "bouclant" la boucle), Mind Game multiplie ou démultiplie les solutions visuelles avec une hystérie et une inventivité proprement inouïes. Il faut tout simplement le voir pour le croire. Reste que l'expérience épuise dans -à peu près- tous les domaines (incroyable et démentielle échappée buccale en fin de métrage, repoussant les limites de la gravité) malgré son côté fascinant.

13 décembre 2008
par Xavier Chanoine




La méta tarte. Let's go for a ride !

Piouuuuu.... Les animés comme celui-là sont rares et précieux, de ceux qui renouvellent en profondeur le paysage déjà défriché pour ouvrir en grand de nouvelles portes. Non content d'être le roller coaster de l'hallu visuelle, Mind Game reste bien ancré dans l'anticonformisme du manga de Nishi, pour le moins difficile à dégoter, mais sait aussi piocher partout et surtout pas dans le balisé. Cerise magique, l'histoire blottie entre vie, mort, rêve et réalité, met la grosse patate pour la semaine voir plus. Hymne délicieux et superbement construit à l'envie de faire péter toutes les barrières, relayé par quatre personnages très différents des plus attachants et une explosion de joie, de couleurs, de concepts, de styles, de folie, de, de, de... Mind Game est à la fois complexe et si simple, intense et posé, sans aucune contrainte et surtout pas de limite.

Le studio 4°C prouve encore une fois et encore plus haut qu'il en a un max sous la corne sustantée de sa plante pédestre. La comparaison visuelle la plus immédiate qui me viendrait serait un mélange baba cool euphorisant de Aeon Flux et de Bill Plympton au carré surtout pas confiné dans ces deux styles, avec encore plus de couleurs, encore plus de trips, encore plus de défrisage capillaire, encore plus de tout en fait. Du calme étrange à la tempête visuelle la plus surréaliste, expérimentation sans gêne entre minimalisme crayonné à l'arrache, souci du détail qui tue, foire psychédélique et sommet dynamique, sans répétition de combines qui plus est, Mind Game trouve encore le temps d'être touchant et beau, ajoute de petits inserts somptueux qui ponctuent le récit, et retartine le tout de rotoscopie inédite par ci (ah non, on me fait signe que non, cest pas de la rotoscopie là mon gars, calme toi, c'est juste de l'animation de malade avec des plans clefs hyper travaillés en surexposition de vrais photos des doubleurs en action, en bref ça tue.. ^__^) ou d'intégration 3D par là, tantôt affolante de discrétion et d'efficacité, tantôt volontairement visible, acidulée et déglinguée comme à la vieille époque.
Pour mieux cibler la chose, et bien tiens, prend donc un coup de "cell shading" anticonventionnel, et vlan un coup de Pikmin trash, et boom un coup de polar sanglant, et hop un coup de nonsense Shaddock, et bing un coup de Fantasia pour adultes.... C'est plein de bonheur et qui plus est, extrêmement drôle de bout en bout alors que tout commence dans une morosité quotidienne quasi palpable et qu'une sensation de spleen omniprésent enveloppe un peu plus une ambiance déjà unique. Au niveau du récit, j'oserais bien un parallèle avec l'Incal de Moebius aussi, cette idée de partir d'un point de départ, de traverser une suite d'évènements plus ou moins conscients tout en suivant un fil conducteur fort et de finir par atterrir au dit point afin de boucler la boucle, et ce à deux reprises ce qui est encore plus fort.

Non vraiment, c'est la grosse, grosse claque. Les 5 sens, voir les 6 sont en effet mis à contribution et la sortie se fait comme une expulsion fantasmagorique d'une gigantesque baleine gobant tout sur son passage avant d'entamer un vol plané ultime.... Humide et rinçant. Réalisé par Yuasa Masaaki, en grande partie responsable du déjà sublime court Cat Soup, Mind Game c'est la confirmation absolue, la méta tarte surréaliste en toute facilité, un travail technique titanesque sans un gramme de frime, une liberté de traitement sans égal, trop à l'aise le studio 4°C. Yuasa Masaaki, un nom à bien imprimer, tout comme son compère Morimoto Koji. Raaaah, c'est trop bon ! Pur chef d'oeuvre. J'en ai rêvé, le Studio 4°C l'a fait.

11 juillet 2005
par drélium




Open Mind

Quel est l’anime qui a le plus impressionné le milieu des animateurs japonais dans l’année 2004 ? Ce n’est ni le nouveau Oshii, ni le dernier Miyazaki tout comme le nouveau Otomo. Non, c’est le dernier long-métrage animé en date sorti du Studio 4C et qui met en avant une nouvelle figure du milieu. Exploité de façon quasi confidentielle au Japon Mind Game a pourtant marqué son petit monde, et à juste titre.

Nombreux sont les animes au Japon qui peuvent prétendre au rôle de pivot du médium pour des époques données. Le Serpent Blanc marque ainsi l’avènement de la couleur à la fin des années 50, la première série TV d’Astro l’arrivée de l’animation limitée pour des coûts imbattables dans un format hebdomadaire de 20 mn au début des 60’s, dans la foulée Horus prince du soleil voit l’émergence de l’importance du point de vue narratif du réalisateur en même temps qu'une maturation thématique de l'animation, Nausicäa cale définitivement Miyazaki sur l’orbite qui est la sienne et ouvre une nouvelle période au début des années 80, au milieu de cette même décennie le travail sur la vitesse est au centre d’Akira qui est le fruit d’une génération montante et un pas résolu vers un choix formel donnant dans « l’hyperréalisme » visuel, au début de la décennie suivante les films tirés de la série Patlabor et surtout Ghost in the Shell marquent un degré supplémentaire dans cette veine « hyperréaliste » tout en dilatant le champ thématique de l’animation dans des proportions métaphysiques...

Cette liste, loin d’être exhaustive, est celle dans laquelle doit être inscrite Mind Game. La nouvelle décennie – et le nouveau millénaire – ne manque ainsi pas de ses œuvres pivots ; on pouvait déjà saluer le travail de KON Satoshi, « jeune » réalisateur aujourd’hui confirmé par trois films et une série TV étonnante et qui a brillamment et rapidement enrichi le langage « cinématographique » animé en trois œuvres et demie. Il faut maintenant compter avec YUASA Masaaki (surtout connu pour son travail dans la série à succès animée Crayon Shin Chan) pour qui Mind Game est le premier film d’animation en tant que réalisateur et qui a réussi avec ce dernier sur le plan formel l’équilibre dynamique improbable entre diverses techniques rarement – si ce n’est jamais – aussi bien intégrées sur un long format. Dans Mind Game l'animation 2D côtoie la 3D et la synthèse avec des insertions de vidéo live digitalisée dans un parfait accord faisant écho à des options narratives cohérentes (on est loin du nouvel anime Appleseed qui mêle autant de techniques mais de façon beaucoup moins heureuse). De plus YUASA s’inscrit dans un registre formel en parallèle à « l’hyperréalisme » dans la représentation des « maîtres » du nomment (pour faire court Miyazaki, Oshii et Otomo), pas en opposition mais d’une certaine façon au-delà : la représentation graphique est une simplification hyper stylisée mais extrêmement diversifiée dans ses motifs, traversée de moments « hyperréalistes » (l’insertion des séquences live digitalisées avec les visages des doubleurs pour représenter leurs propres personnages, des décors, des plans, une certaine violence...) et de trips plus barrés autant dans le ton que les choix de représentation, travaillant sur un plan de pure animation (travail sur la vitesse, l’intensité, le mouvement...) ainsi qu’une variété endiablée de tons (léger, comique, moqueur, inquiétant, violent, frivole, poétique...).

Adaptation - sous l'impulsion de Morimoto Koji - d’un manga de Robin NISHI aux qualités tout aussi originales dans son domaine (l'anime est également fidèle dans la retransciption du trait du mangaka), Mind Game, malgré ses nombreux partis pris formels et narratifs, son ton au début peut-être déstabilisant, ses changements de rythmes fréquents, sa liberté visuelle, n’est pas écrasé par son propre poids technique et artistique. Tout cela est au service avant tout d’une narration, permet une mise en scène au plus prés des sensations (la scène du meurtre au début est à ce point magistrale), humble mais redoutablement parlante, substituant au sens porté par la phrase le sens porté par l’image. L’histoire de cause de choses simples : la volonté, l’espoir, l’amour, le temps qui file, l'envie de vivre... Les sensations provoquées sont néanmoins complexes.

Le film a été salué par la profession au Japon à sa juste valeur lors de sa sortie en salle. Si l’année 2004 a vu pour la première fois l’émergence du « blockbuster » d’animation (Innocence, Steamboy et Le Château ambulant sont budgétés à plus de 15 millions de dollars contre 1 à 3 millions pour les films de KON et YUASA), ce ne sont pas les trois films des « maîtres » qui sont à retenir définitivement comme la nouveauté pleine de promesses pour le futur.



11 mars 2005
par Astec




Anti-dépresseur inside

Avoir les p'tits gars du Studio 4°C à la barre ( Spriggan, The Animatrix...), c'est posséder un carré d'as d'entrée de jeu et rougir de honte en refusant de piocher une carte à son tour. A 100 battements d'ailes de pélican du tout venant de l'animation japonaise, l'expérimental Mind Game est un croisement hybride d’inspiration beaucoup plus occidentale que japonaise, autant sur les thèmes abordés que sur ses aspects purement formels.

Sous une apparence faussement bordélique, le scénario reprend le mythique Carnival of souls de Herk Harvey pour mieux le shooter au Cours Lola cours de Tom Tykwer. Au premier, Mind Game pioche les évènements étranges que subit une femme après un accident de la route; au second il emprunte à la fois le retour dans le temps - un cadeau "divin" donné à une jeune pour corriger un autre drame - et son rythme effréné de course techno contre la montre. Ce canevas est prétexte à laisser déborder une imagination collective, le but étant de flinguer nos cinq sens et même de tripoter le sixième pour contourner et déjouer nos attentes dites "expérimentées" en la matière.

Le début du métrage, agressif, nous inonde d’images et de données tant et si bien qu'il est difficile de suivre le truc sans chopper immédiatement un gros mal de crâne. Puis le rythme change, la direction que prend l’histoire devient soudain moins chaotique sans pour autant que la fréquence des images ne diminue. L’agacement laisse la place à une béatitude euphorique devant un spectacle visuel proprement hallucinant et une ambiance joyeusement positive. On en ressort comblé, épuisé, lessivé, heureux d’avoir vécu une telle expérience sensorielle, comparable à celle d’un Requiem for a dream mais cette fois avec un effet complètement inverse puisque la grosse déprime laisse la place à un Woodstock post 2000 ultra revigorant. Cet OVNI ressemble à un DA post-68ard, dans la veine des travaux décomplexés et paillards de Ralph Bakshi (Fritz the cat) et autre Picha (Tarzoon, la honte de la jungle). On y aperçoit pêle-mêle du sexe d'homme, de la paire de seins qui gigotent et un pervers pépère qui orienterait presque le tout vers un trip naturiste limite partouzard. Les influences étant depuis plus nombreuses, avec le temps viennent se greffer les délires de Bill - L’impitoyable lune de miel - Plympton et ses métamorphoses hilarantes, le Studio 4°C repoussant de manière identique les frontières du réalisme pour représenter chaque évènement de façon aussi exacerbée, l'acte d'amour étant traduit ici de mille et une façons différentes et explosives.

Difficile de ne pas adhérer à cette vision d'un au-delà merveilleux, un rêve éternel qui, pour attirer n'importe quel vivant en son sein, use d'une drogue merveilleuse nommée mort et d'un bang appelé Paradis. On peut préférer voir dans cette orgie animée un pamphlet usant de l'argument de la mort pour mieux mettre la vie en valeur, l'au-delà étant son prolongement en forme d'entonnoir sensitif, cheminement que n'importe quelle âme pourra effectuer et ce peu importe le contenu de sa vie, pour arriver à un seul et même panard commun: le bonheur d'avoir enfin rempli toutes les exigences de cette chianli de Pyramide de Maslow et d'avoir fait la nique à la méthode Couet. Via un bonheur concret bien réel. L'hypothèse est plaisante, mais la richesse de cette œuvre est telle que beaucoup y verront peut être autre chose, car sous ses dehors de révolution filmique ce film use d'un pitch très en vogue au Japon: "le héros qui meurt au début pour commencer une folle aventure ensuite". C'est le cas de séries comme Earth girl Arjuna ou Yu Yu Hakusho qui, chacune à leur manière, follow the white rabbit une fois le personnage principal passé de l'autre côté du miroir. Anodin? Peut être, si ce n’est qu’un analyste casse bonbons pourrait y voir un lien avec les vagues de suicides également en vogue au pays du soleil levant. Il est alors facile d'imaginer un message autour de ce genre de postulat qu'une secte du temple solaire quelconque pourrait revendiquer en prônant un malsain : "flinguez-vous, ce qui suit est génial et vous allez prendre un pied phénoménal!". C'est peut être extrapoler sur un pitch ventant simplement les vertus de l'imagination, une simple variante du concept du super héros (un minable qui devient grand après un "quelque chose" fantastique), il n'empêche que la prolifération de ce type de postulat de départ peut être à double tranchant s'il est assimilé à ce cont..BLAM!!!... Hum, on me signale que l'analyste vient de se prendre une bastos en pleine tête. Veuillez nous excuser pour cette interruption.

Pouf, pouf.

Véritable hymne à l’imagination et à l’optimisme, Mind Game signe le renouveau d’une animation japonaise jusque là souvent cantonnée à des œuvres fortes mais glauques dans leur idéalisme ( Akira, Ghost in the Shell…) ou simplement gentilles dans leur conception du divertissement sans lendemain (Myiazaki) en faisant fi des animations se voulant de plus en plus réelles d'apparence ( Final Fantasy - les créatures de l'esprit, Appleseed) pour revenir à un nimportlawak salutaire, toujours inhérent au monde de l'animation et assumé comme tel ("Vous êtes sûr qu'on peut dessiner des doigts de pied carrés chef?"). Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse, Mind Game est à prendre comme une drogue agréable. Attention toutefois aux effets secondaires, le souvenir de ces jeux de l'esprit restant prégnant dans notre petite tête longtemps après que nous les ayons découverts.

 

* Complément en date du 28/08/2006: Vu sur premasai.free.fr: "Où va l'âme après la mort ? Lama Mönlam, bouddhiste tibétain. L'esprit ne meurt pas, il se réincarne. Pendant une quarantaine de jours après la mort, il est dans le «bardo», état intermédiaire entre la mort et la renaissance. Durant les trois premières semaines, l'esprit reste identifié au corps mental, celui qu'il vient de quitter. Avant la renaissance, il entrevoit ce qu'il revivra dans son nouveau corps. Juste après le décès, quand on quitte son corps, la vérité sur sa nature profonde apparaît. Sans un cheminement spirituel, cette nature profonde nous échappe. D'où l'importance de ce travail, pour éviter de retomber dans les mêmes ornières..." ll y a quelques décades, certains auraient en effet payé très cher pour être dans la Bardot tiens...



11 mars 2005
par Arno Ching-wan


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